1. Un pas à la fois
Pratiquer la pleine conscience, c’est prendre plaisir à faire une chose à la fois: choisir chaque aliment avec attention, observer les gens à l’épicerie quand on attend en file ; de retour chez soi, rester collé aux préparatifs, oublier ce qui se passe ailleurs que dans la cuisine. Il s’agit de ramener son attention sur chaque étape des tâches, une à une, sans empressement.
2. Ralentir
Quand on prépare un repas, on peut le faire rapidement, sans amour, en ayant trois choses en tête: poser les plats sur la table, les ingurgiter et en avoir fini au plus vite. On peut aussi choisir de profiter de ce temps de préparation pour agir avec lenteur. Si on cuisine à deux ou en famille, ça peut être un moment agréable, à condition d’y prendre plaisir et de ne pas se presser. Ensuite, quand c’est prêt, savourer chaque aliment avec lenteur n’est pas inutile. On évite ainsi de se poser la question: «Où est donc passé mon repas?»
3. Derrière un pain
On peut s’intéresser en profondeur aux aliments, rappelle Thich Nhat Hanh. Un pain ne vient pas de nulle part. Il a été un grain. Le soleil, la terre, le vent et la pluie l’ont fait monter en plant de blé. Des travailleurs l’ont récolté, un boulanger l’a transformé, des fournisseurs et des commerçants ont joué leurs rôles respectifs. Une fois de temps en temps, prendre le temps d’y penser enrichit notre journée.
4. À table
Deux choses importent une fois qu’on s’attable, écrit l’auteur: «la nourriture que nous mangeons et les amis qui nous entourent et mangent avec nous». C’est donc une bonne idée d’exclure les pensées parasites du genre «mon collègue X avait l’air bizarre aujourd’hui… faudrait bien que je fasse mes comptes… tout traîne dans la maison… j’ai hâte de partir en vacances…» pour laisser place à notre plat et aux gens qui se trouvent auprès de nous.
5. Le respect de son corps
Quand on s’attarde à goûter chaque bouchée, on envoie à son corps (et à sa tête) un signal qu’on le respecte. On n’est pas juste un ventre à remplir. Nos muscles ont besoin de nourriture, notre cerveau et notre cœur aussi, nos ongles et nos cheveux également. En choisissant des aliments qui sont bons pour le corps, on fait du bien à sa tête. On n’est pas obligé non plus de devenir strict ou moralisateur, on peut simplement porter sa pensée un peu plus loin: «Si je bois ce troisième verre de vin, je vais me sentir lourde.»
6. Mastiquer
Prendre le temps de ne pas engloutir les aliments comme si on allait nous les voler est judicieux pour qui souhaite bien digérer. Pour se donner le goût de profiter de chaque aliment, on peut s’attarder au «cadeau de l’univers dans chaque cuillérée de nourriture.»
7. Moins manger grâce à l’attention
Nous mangeons trop. Vous avez peut-être lu les statistiques à ce sujet: «le nombre d’obèses a plus que doublé dans 73 pays depuis 1980.» Nos assiettes sont de plus en plus grosses et à la longue, c’est nuisible. En étant attentif à chaque bouchée, on ralentit nécessairement. Le corps comprend qu’il est déjà en train de se nourrir, il cesse d’être avide, il ne cherche plus à tout s’approprier. On peut en garder pour le lunch de demain!
8. Les aliments de la saison
C’est bon de manger ce qui pousse ici, sur notre territoire, et c’est la saison idéale pour cela: radis, rhubarbe, asperges, fraises, petits fruits et autres, sont au rendez-vous cet été. Ensuite viendront d’autres fruits et légumes. La semaine dernière, j’ai acheté un gros casseau de fraises du Québec. Rentrée à la maison, je les ai englouties en deux minutes, debout, accoudée au comptoir, en les trempant dans le sucrier, si bien qu’à la fin de ma collation, le sucre était parsemé de taches rosées. C’était de la simple gourmandise et non la pleine conscience, mais c’était délicieux. On ne peut pas toujours être attentif à tout.
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